Le pont d'Avignon
Il a été construit, au XIIème siècle, par Bénézet, un berger descendu d'Ardèche après avoir entendu, selon la légende, un commandement divin lui ordonnant la mise en œuvre de cet édifice. D'abord traité de fou par la population, et même de "possédé du démon" par l'évêque, il insista, évoquant toujours la parole divine. L'évêque le mit alors au défi de soulever une pierre qui était dans son palais, ce que Bénézet parvint à faire, jetant dans le Rhône ce rocher que plusieurs dizaines d'hommes ensemble n'étaient pas parvenus à seulement déplacer. La foule cria alors au miracle et le berger obtint, c'est le cas de le dire, la bénédiction des autorités religieuses et la liberté d'agir, accordée par les magistrats. Voilà pour la légende.
Mais l'existence de Bénézet est attestée. Il est le fondateur de la confrérie de l'Œuvre du pont, dont les membres ne sont pas des bâtisseurs, mais contribuent au financement de la construction en récoltant des offrandes et des dons. Si le véritable nom de l'ouvrage est " Pont Saint Bénézet ", son constructeur n'a pas été officiellement canonisé. Mais la ferveur populaire, confortée par les rumeurs de miracles, a retenu qu'il a vécu " comme un saint homme ". Il est le " saint patron " des ingénieurs des ponts et chaussées. Le premier chroniqueur mentionnant Bénézet et son œuvre est le moine Robert d'Auxerre (mort en 1212).
Le pont fut achevé en 1185. C'était à l'époque le seul ouvrage entre Lyon et la Méditerranée permettant de traverser le Rhône autrement qu'en barque. D'une longueur de 920 m, il comporte 24 arches. Les piles sont en pierre, le tablier en bois.
Il est une première fois partiellement détruit après le siège de la ville par Louis VIII, lors de la croisade des Albigeois (1226). Malgré l'interdiction du roi, il est reconstruit quelques années plus tard. Ce sont ensuite les caprices du Rhône qui l'endommagent régulièrement. Les travaux d'entretien, de consolidation, de réparation voire de reconstruction sont une lourde charge pour la ville et sont définitivement abandonnés à la fin du XVIIème siècle, ne laissant subsister que les quatre arches de son état actuel.