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Présentation

  • : L'Amandier
  • : L'Amandier est une association dont l'objectif est de maintenir vivante l'oeuvre de Georges Brassens et de lui donner la place qu'elle mérite dans notre patrimoine culturel collectif.
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21 février 2019 4 21 /02 /février /2019 19:07
Tous les détails ICI
 
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Lettre à Roger Toussenot

Paris, 3 février 1949

Mon cher vieux,

Je passe le plus clair de mon temps en la compagnie des gens de la chanson. Inutile de m'étendre sur leur mentalité. [...]. 2 chansons ont été retenues, mais le plus dur reste à faire : trouver une vedette pour lancer ça et en faire un succès.

Voilà qui résume l'état d'esprit de Brassens à cette époque : il écrit des chansons qu'il destine à des interprètes qu'il n'a encore pas trouvés. Les deux "chansons retenues" ne sont pas précisées, mais on sait que 3 ans plus tard, quand enfin il trouvera chez Patachou une écoute attentive, il avait déjà en réserve bon nombre de titres. Pratiquement tous ceux qui composent les 3 premiers disques.

 

Il poursuit en dressant le tableau habituel de la vie à l'Impasse :

Nous avons absorbé le montant de ton mandat. Jeanne n'a plus rien à nous offrir et quelquefois elle en souffre affreusement. Moi je n'ai besoin de rien. Mais Jeanne a des besoins pour moi. Rien ne lui est plus douloureux que de ne pouvoir donner. J'aurais une maison tranquille, j'y serais seul, peu m'importerait la mauvaise humeur de mon ventre. Mais Jeanne est dans la misère à cause de mes dons poétiques. C'est très choquant.

Le portrait de l'Hôtesse, la Jeanne dont "la table est souvent mal servie", est déjà bien avancé.

Plus loin deux futures chansons se devinent :

J'ai découvert Il n'y a pas d'amour heureux d'Aragon. Excellente chose.

Et enfin, à propos d'Émile Miramont :

Corne d'Auroch meurt d'ennui. Il s'ennuierait dans les étoiles. Dernièrement, je lui ai envoyé ta phrase transposée (le fameux « Il n'est pas Protée* comme je l'avais cru tout d'abord »). J'ai écrit : « On a cru qu'il avait les grandes eaux de Versailles dans la tête : c'était celles du robinet ». Il semble content de cette trouvaille.

* Protée, dans la mythologie grecque, était un dieu doué du don de divination.

 

Février 1959.

Brassens débute l'année à Bobino, avec les mêmes nouveautés qu'à l'Olympia à l'automne 58. Ce sont les chansons du disque N°6 (voir Album V).

Le Pèlerin est très sélectif dans ses louanges : Le vieux Léon et À l'ombre du cœur de ma mie sont d'une inspiration qui touche au plus profond de l'âme. Mais l'ignominie et la bassesse  de certaines autres (l'auteur se pince tellement le nez qu'il ne donne pas les titres) appellent à la révolte et à la condamnation sans réserves ! Pensez... Le pornographe, Le cocu... dans Le Pèlerin (qui n'a manifestement pas digéré Le mécréant du disque précédent) !!

ART, La Gazette de Lausanne, Le Parisien n'ont pas ces pudeurs. D'ailleurs les journalistes étaient dans la salle et n'ont pu que conforter leur idée déjà faite sur l'accueil réservé par le public aux chansons dites "gaillardes".

Tous sont unanimes pour saluer , en première partie, la performance de Simone Langlois. Mais elle ne semble pas avoir connu ensuite les succès que lui prédisaient ces critiques. Lauréate de quelques concours, pré-sélectionnée pour représenter la France au concours de l'Eurovision, sa discographie, assez peu fournie, s'arrête en 1965. Sa carrière s'est prolongée avec une incomparable longévité. Elle a fait ses adieux à la scène à l'automne 2018.

Au début de sa carrière, elle a fait un peu de chemin avec Jacques Brel, dont elle fut, en réalité, la première interprète. Elle n'a pas oublié : ICI
Vous pourrez en particulier l'entendre en duo avec lui.

Il y a quelques années, Simone Langlois s'était laissée tenter par une aventure : ICI

Si on ne se fait guère d'illusions sur la manière dont se déroulent ces émissions, on peut toutefois s'interroger sur la légitimité du jury, et en particulier de ce Gilbert Rozon " qui ignorait [son] existence ".
Qu'il se rassure, avant d'écrire cet article j'ignorais la sienne. Contrairement à lui je me suis un peu documenté... juste assez pour comprendre que l'avis de cet animateur d'émissions humoristiques, quand bien même il serait créateur d'un festival du même nom, ne pouvait certes pas faire autorité en matière de chanson. Quant au reste du personnage, seul le respect de la présomption d'innocence m'interdit d'en dire davantage. Mais au moins cette expérience aura permis à Simone Langlois de revenir sous les feux de la rampe, de retrouver un auditoire digne de son talent et ce n'est que justice.
 
 
Pour en revenir à Brassens et au disque 6, on peut remarquer que, curieusement, aucun chroniqueur ne parle de Bonhomme. Peut-être Brassens ne l'a-t-il pas programmé à Bobino ? Mais il n'avait pas été davantage évoqué à l'Olympia. Il est vrai que sa présence sur ce disque 6 a un côté un peu surprenant.
Qu'est-ce à dire ? Vous le saurez dans l'article correspondant de la rubrique "À propos de", ICI.

Retour sur janvier :

C'est à l'occasion de rangements qu'est ressorti de l'oubli un documentaire qui aurait mérité d'être mentionné le mois dernier. Consacré à Brel, Ferré et Brassens, il s'intitule "L'ombre des géants". Il n'est pas trop tard, vous le trouverez ICI