Et si la chanson que Brassens a tirée de ce poème s'était appelée " Pensées d'automne " ? Car c'est la première strophe qui l'a attiré. D'ailleurs, il raconte :
Pensées d'automne
Et non, elle n'a pas été très connue à sa sortie. Comme d'ailleurs la grande majorité des titres de cet album X. Bécassine, L'Ancêtre, Sale petit bonhomme ont été négligés. La religieuse a subi, qu'on le veuille ou non, une forme de censure. Ne parlons pas des Oiseaux de passage ou de La rose, la bouteille et la poignée de main, qui passèrent totalement inaperçues, cette dernière figurant même à la dernière place d'une liste établie par les auditeurs d'une émission de radio ! Alors un poème sur la mort... un de plus, et romantique, qui plus est ! Pendant ce temps, les radios diffusaient exclusivement Rien à jeter et "le tube" de l'album : Misogynie à part.
Sans commentaire...
Le texte original est très long et comme à son habitude Brassens a fait son choix de strophes. Tiré d'un recueil titré " Harmonies poétiques et religieuses ", ce poème justifie pleinement le titre ! Brassens a, d'entrée, exclu la deuxième partie, où la métrique change, et la troisième, revenue à la métrique de départ, qui sont toutes deux consacrées à la "gloire divine". Des 14 strophes de la première partie, il en a seulement conservé cinq, sans autre modification que l'inversion de deux d'entre elles. Puis, et c'est sans doute ici que l'on trouve son adaptation de forme la plus "audacieuse", il a construit une strophe avec deux, modifiant au passage deux tournures de la seconde. Enfin, il a conclu en reprenant la strophe initiale, pour aboutir aux sept couplets de la version chantée.
Cliquer sur l'icône pour voir le texte original Pensée des morts
Les commentaires qu'il apporte à propos de ce poème sont une occasion d'entendre sa manière de concevoir la poésie, aussi bien du point de vue de l'auteur que ce celui du lecteur ou de l'auditeur :
Un poème symboliste