Les textes originaux
Gastibelza (Guitare) La légende de la nonne Altesse
D'autres Gastibelza
Le fichier ci-dessus indique les choix de strophes et les modifications apportées par Brassens. Mais avant lui, trois autres musiciens, contemporains de Victor Hugo, avaient mis Guitare en musique. Aucun des trois n'utilise le texte intégral.
Dès 1837, c'est à dire l'année même de la publication du recueil de Hugo, Hippolyte Monpou compose une ballade à laquelle il donne pour sous-titre Le fou de Tolède. Elle contient les strophes 1, 4, 5 et 9. Un peu plus tard (sans doute avant 1850) Louis Niedermeyer met en musique les strophes 1, 2, 5, 6, 9. Tous deux concluent donc par la strophe où Sabine se vend, et tous deux empruntent son dernier vers à la strophe 11. Leurs deux pièces se terminent donc, comme la chanson de Brassens par "M'a rendu fou ! ". Entre temps (1844), Franz Liszt, qui s'était lié d'amitié avec Hugo, avait composé un lied romantique sur ce poème, utilisant les strophes 1, 2, 3, 9, 10 et 11. Et curieusement, Liszt, le seul à utiliser la dernière strophe, est le seul à ne pas en conserver le dernier vers puisqu'il reprend "Me rendra fou ! ".
Les choix des deux premiers, comme celui de Brassens, peuvent s'expliquer : devant l'attitude de Sabine, tout espoir s'est enfui et la folie a fait son œuvre. Celui de Liszt est sans doute plus difficile à analyser.
Une étude très fouillée due à Arnaud Laster apporte quelques éléments (cliquer)
Interrogé à ce propos lors d'une visite à Besançon à l'occasion du 210 ième anniversaire de la naissance de Victor Hugo, (en 2012 donc), l'auteur a suggéré que Liszt pourrait avoir " préféré le futur, plus angoissant que le constat de ce qui a été accompli ".
Certes. Et angoissant, le Lied de Liszt l'est assurément. Tragique même.
Et très virtuose, pour le piano comme pour la voix. Pour en juger, voici la version de Philippe Huttenlocher (baryton) et Cyril Huvé (piano).
Louis Niedermeyer a surtout laissé son nom dans l'histoire de la Musique comme pédagogue. Un site très complet lui est consacré par la fondation qui porte son nom, à Nyon, en Suisse. Voir ce site.
L'enregistrement de Gastibelza, beaucoup moins tourmenté que celui de Liszt, par Philippe Huttenlocher, accompagné par Xavier Dami, en concert le 23 mai 2008, a malheureusement disparu de la "phonothèque".
Hippolyte Monpou, enfin a connu une carrière musicale contrastée. Voici ce qu'en dit le dictionnaire des compositeurs de Félix Clément, publié à la fin du XIX° siècle.
Ce sont donc ses compositions de romances et de ballades qui ont rendu célèbre en son temps ce compositeur désormais oublié. Inversement, son Fou de Tolède contribua sans doute à la notoriéte de Gastibelza, au point qu'un opéra comique fut écrit sur ce thème. Théophile Gauthier, grand admirateur de Hugo et défenseur de son œuvre, raconte .
On ignore si Victor Hugo a entendu les lieder de Liszt ou Niedermeyer. Mais il a découvert la romance de Monpou, et il le rapporte dans ses carnets de voyages .
Voici la version de Hippolyte Monpou