Le 4 janvier à Bobino, se termine, entamé le 14 octobre 1969...
Les nouvelles chansons de ce tour sont celles de l'Album X (voir le détail dans Les 12 albums du répertoire). Parmi elles, Misogynie à
part, qu'il n'arrivera pas à terminer, emporté par un fou-rire qui ravit le public.
C'est aussi la seule apparition de Révérence
parler qui deviendra Le Blason. Quant à Pensée des morts, qu'évoque René Bourdier, on en trouvera le détail dans
Brassens et les (autres) poètes
(II).
Et après avoir rendu hommage à Pierre Nicolas, René Bourdier raconte la mésaventure qu'il a connue lors de ce Bobino.
A peine dix jours de repos, et Brassens entreprend le grand tour de Paris : 17 concerts dans des communes de la périphérie, avec en première partie l'ami Raymond Devos. Après un passage à
Bruxelles, la première tournée de l'année débute par 5 représentations à Marseille. Elle se poursuivra, à travers la France et la Suisse, jusqu'au 23 mars.
Comme souvent, la part consacrée par la presse aux artistes de la première partie est assez réduite (quand elle existe !).
Parfois, Georges, lui, a droit à une "pleine page".
Ce sont donc Lenny Kuhr et Henri Gougaud qui assuraient la première partie de cette tournée.
Lenny Kuhr. Lauréate l'année précédente du Grand Prix Eurovision avec la chanson "De Troubadour".
Pour ceux qui ne maîtriseraient pas parfaitement le Néerlandais, voici une tradution (cliquer sur la photo).
Comme le montre cette photo (concert de Dijon, le 9 mars) et contrairement à ce qu'annonce l'affiche, elle avait deux accompagnateurs. Pieter Soher à la guitare, et Paul
Reekers à la basse.
Elle poursuit aujourd'hui encore sa carrière de chanteuse.
Son site est, bien entendu, en néerlandais :
Lenny Kuhr
Henri Gougaud est un grand nom de la chanson à texte. Ferrat, Ferré, Les Frères Jacques, Serge Reggiani, mais aussi Juliette Gréco, lui doivent de très belles chansons. Partager une tournée avec
Brassens, c'était sans doute pour lui "voyager en famille".
Mais il n'était pas lui-même convaincu de ses talents d'interprète :
Il quitte le monde de la chanson peu après cette tournée, comme il l'explique à Jacques Chancel en 1980 :
Il se consacre depuis au conte et à l'édition. Son site :
Henri Gougaud
Grâce au service Archives du Bien Public, voici quelques photos du concert du 9 mars 1970 à Dijon.
(cliquer sur le titre du journal)
Mais nous ne sommes qu'en mars, et l'année 1970 sera bien remplie pour Georges Brassens. Dès le début du mois d'avril il sera pour 10 représentations à Bruxelles, puis 3 à la Mutualité à Paris.
Et il passera tout le mois de mai sous le chapiteau des Tréteaux de France.
Annexe :
Ils ont gagné l'Eurovision et ils ont chanté Brassens
(mais pas en même temps...)
Le Grand Prix de l'Eurovision de la Chanson existe depuis 1956.
Tous les lauréats depuis la création en cliquant
ICI.
Lenny Kuhr n'était pas seule gagnante de l'édition 1969. Pour la seule fois de l'histoire de ce concours, ils étaient 4 interprètes à égalité !
Parmi eux, Frida Boccara.
C'est peut-être ce succès qui lui valut de chanter en première partie de Brassens à Bobino, alors qu'elle était peu reconnue en France jusque là..
René Bourdier n'a pas manqué de la remarquer.
La voici dans La Prière.
Quelques années plus tôt, Jean-Claude Pascal avait été titré.
En 1967, il avait participé au Palmarès des Chansons (émission célèbre de Guy Lux) consacré à Brassens. Sa prestation dans La Chasse aux
papillons n'est pas tout à fait au point... et une partie du public de Bobino n'a pas montré beaucoup d'indulgence. On pourrait imaginer qu'il a été invité à la dernière
minute...
Beaucoup plus "professionnelle", Isabelle Aubret, lauréate en 1962, chante Les
Funérailles d'antan lors d'une émission de la série Champs Elysées (1984). Elle est bien entourée : Pierre Nicolas et Joel Favreau l'accompagnent, ainsi que Sylvano Santorio.
L'une des plus célèbres lauréates est sans doute la jeune italienne Gigliola Cinquetti, qui obtient le titre en 1964. On la retrouve la même année, chez elle, chantant Brassens en Italien.
Et il y a quelques années, elle mettait encore Brassens à l'honneur, en Français cette fois, et avec un accompagnement digne du cadre : le théâtre de La Fenice, à Venise.(Merci à Daniela pour
ces deux liens).